arrière-ban

arrière-ban

arrière-ban [ arjɛrbɑ̃ ] n. m.
riere ban 1155; altér. pop. de l'a. fr. herban, arban, du frq. °hariban ban
Féod. Convocation par le roi (ou un grand suzerain) de tous ses vassaux et arrière-vassaux pour le service armé. Publier l'arrière-ban.
L'ensemble des troupes convoquées. « Tous les arrière-bans du royaume » (Saint-Simon). Le ban et l'arrière-ban.

arrière-ban, arrière-bans nom masculin (altération de l'ancien français herban, du francique hariban) Levée en masse des arrière-vassaux par le souverain. Ensemble des combattants ainsi levés. ● arrière-ban, arrière-bans (expressions) nom masculin (altération de l'ancien français herban, du francique hariban) Le ban et l'arrière-ban, la totalité des personnes qui composent un groupe.

arrière-ban
n. m. V. ban. Des arrière-bans.

⇒ARRIÈRE-BAN subst. masc.
A.— Corps des arrière-vassaux :
1. Jamais on n'avait vu une armée française ni si grande ni si belle. Le ban et l'arrière-ban avaient été convoqués.
BARANTE, Hist. des ducs de Bourgogne, t. 1, 1824, p. 288.
B.— Au fig. Ensemble de personnes ayant entre elles un lien quelconque (parents, amis, etc.) :
2. Aussi, au nom de notre chère liberté littéraire, convoquez pour lundi tout notre arrière-ban d'amis fidèles et forts.
HUGO, Correspondance, 1830, p. 467.
Rem. Voir aussi ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, p. 327. : l'arrière-ban de la pègre (cf. antéchrist ex. 6).
Ban et arrière-ban (v. ban).
PRONONC. :[].
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1155 dr. féod. riere ban « corps des arriere-vassaux » (WACE, Brut, éd. Arnold, 12 275 ds KELLER, p. 269a : En dutance fud qu'il fereit, si a Arthur se cumbatreit U sun riere ban atendreit); 1167 arriereban (G. D'ARRAS, Ille et Galeron, éd. W. Foerster, 2881 ds T.-L. : li troi mile chevalier Dont Illes fist l'arriereban); av. 1188 arier ban (Partenopeus de Blois, 2283 ds GDF. Compl.); 2. mil XIIIe s. p. anal. plais. arriere ban « l'ultime recours (en parlant de qqn ou de qqc.) » (Li Prolog. a la responce sour l'arriere ban maistre Richard de Furnival, ibid. : Por la quel raisson, beaus sire et maistre, jou, qui feme sui, ai merveilleusement oi volontiers et apris et retenu, selonc men privé et povre petit pooir, ce que vous me faites savoir en cest daerrain escrit, lequel vos avez apelet arriere ban).
Altération par étymol. pop. d'apr. arrière, de l'a. fr. herban « prestations exigibles par le seigneur pour le rachat de l'obligation de l'ost » (1101 ap. Duc., III, 654a, éd. Didot ds GDF.), araban, arban de même sens (1275 ds DU CANGE s.v. herebannum, hairbannum, t. 4, p. 193b), arban « convocation des arrière-vassaux » (année 1301, bourbonnais ds G. LAVERGNE, Le parler bourbonnais aux XIIIe et XIVe s., Paris-Moulins, 1909, p. 86), lui-même issu de l'a.b.frq. hariban (composé de l'a.b.frq. hari « armée » et ban, v. ban, FEW t. 16, p. 158a), à rapprocher de l'a.h.all. heriban « convocation à l'armée des hommes libres en état de porter les armes » (KLUGE20). Le frq. a été latinisé au Moyen Âge sous la forme herebannus, heribannus au sens de « amende infligée par le pouvoir public à ceux qui se dérobent au service de l'ost » (664-666, Diplomata merov., n° 28 ds NIERM.), puis de « redevance en argent qui remplace les prestations en nature imposées aux domaines pour les besoins matériels de l'ost » (814-820, WARTMANN, Urkundenbuch S. Gallen, II, p. 393, n° 15, ibid.).
STAT. — Fréq. abs. littér. :18.
BBG. — BARR. 1967. — DUPIN-LAB. 1846. — GOTTSCH. Redens. 1930, p. 326. — LEP. 1948. — POPE 1961 [1952] § 751. — ST-EDME t. 1 1824.

arrière-ban [aʀjɛʀbɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1155, riere ban, altération par « étymologie populaire » (arrière et ban) de l'anc. franç. herban ou arban, lui-même du francique hariban. → Ban.
1 Hist. Convocation par le roi (ou un grand suzerain) de tous ses vassaux et arrière-vassaux pour le service de la guerre. || Publier l'arrière-ban.
1 (…) le roi et un petit nombre de grands seigneurs, comme le duc de Normandie, ont le droit (sous le régime féodal) dans les cas de péril extrême, d'effectuer la levée en masse de tous leurs sujets, nobles et roturiers; tous doivent servir le mieux qu'ils peuvent sans limitation de durée. C'est l'arrière-ban. Bien distinct du service féodal, il dérive de l'ancien service public dû au roi franc par tous les hommes libres et son nom a conservé le souvenir de l'ancien ban royal.
Olivier-Martin, Précis d'hist. du droit franç., 284.
L'ensemble des troupes des arrière-vassaux. || Convoquer le ban et l'arrière-ban.
2 Mon père eut plusieurs fois le commandement en chef de tous les arrière-bans du royaume (…)
Saint-Simon, Mémoires, 6, 84, in Littré.
3 Monseigneur le duc de Bretagne
A, pour les combats meurtriers,
Convoqué de Nante à Mortagne…
L'arrière-ban de ses guerriers.
Hugo, Ballades, 6.
2 Mod. Fig. La totalité des personnes constituant un ensemble, un groupe (famille, relations…). || Il avait convoqué à cette réception le ban et l'arrière-ban de ses amis et connaissances.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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  • arriere-ban — Arriere ban, m. acut. Est nom collectif, et signifie la trouppe des arriere vassaux, c. qui tiennent en arriere fief, et la proclamation, convocation et assemblée d iceux, voyez Arriere, et Ban, desquels il est composé …   Thresor de la langue françoyse

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  • ARRIÈRE-BAN — s. m. Convocation qu un souverain faisait autrefois de tous les nobles de ses États, pour les conduire à la guerre. Publier l arrière ban.   Il se disait, par extension et plus ordinairement, Du corps même de la noblesse. Convoquer, appeler,… …   Dictionnaire de l'Academie Francaise, 7eme edition (1835)

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